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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 21:54

 

C'était lui...

 

Je suis donc allongée sur ce lit d'hôpital, Monsieur avait pris un malin plaisir à m'enlever, me priver de mon agonie et ma délivrance, il ne regrettait pas de m'avoir sortie de l'eau glacée pour me sauver.
Soi-disant!

Me sauver de quoi? Même mon chien avait parié sur le poison, mon gamin sur la méthadone et moi dans tout ?? Je n'ai pas eu droit à ma ciguë?
Le fleuve aurait dû me finir, et je me retrouvais au chaud dans ma chemise de nuit d'hôpital, une nouvelle cicatrice signant mon forfait.

Cinq euros en lames de rasoir qu'il me devait cet empaffé! Non mais!

"Mamie reviens avec moi, ne m'abandonne pas si vite!"
Avec quel égoïsme j'avais choisi de lui imposer ma présence, rassurante selon elle, hypocrite à mes yeux.

J'étais perdue dans la foule, elle m'y retrouvait.
J'étais éteinte devant la télé, elle me décrochait.

Elle qui malgré son âge et le mien, m'apportait des tartines le matin sur un plateau... Le bon vieux temps!

Son départ ne m'avait guère réconciliée avec ma mère, revêche et menaçante, je n'avais même pas pu lui chanter "the last good bye...

Et lui, ici encore à me sourire alors que je grimaçais mes insultes... Que cherchait-il?
-"Rien", semblait dire son sourire, "Tout", réclamait son cœur que je lisais
à livre ouvert, de droite à gauche.

 

Lui, donc assis près de moi, je finis par lui rendre ma main qu'il essayait d'attraper.

Je l'avais lu dans ses tatouages sinueux, une complexité si décontractée si douce...

Je voulais rentrer chez moi mais où? J'étais à la rue, même le chat avait trouvé des copains de galère... Et moi, alors la maison mon trottoir?
Hors de question.

Et Lui qui s'était désigné comme mon conjoint, je pouvais trouver les ravages
d'une vie sauvage dans ses mains calleuses et douloureuses.

Je compris alors qu'il ne m'avait sauvée qu'à moitié, je lui avais donné la chance de m'attraper au vol, et de lui s' éviter  les ravages de l'hypothermie.

Alors il me dit enfin, serrant un peu plus ma main dans la sienne:
"Adopte-moi"
Et moi, abasourdie je m’entendais répondre: "OUI".

 

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